Les grammaires de dépendance.

Nous abordons la deuxième grande famille de grammaires. Elles ne produisent pas des arbres syntagmatiques, dont la frontière est la phrase, mais des des arbres de dépendances, dont les noeuds sont les mots de la phrase, ordonnés par leur dépendance mutuelle, indépendamment de leur ordre de préséance dans la phrase. Exemple tiré de la thèse de Pierre Lison. Remontons à Tesnière.

L'idée de base, c'est le théâtre des mots. Il y a les situations, et il y a les acteurs. Le thème et le rhème. Le sujet et le prédicat. C'est la distinction primaire de la polarité, qui est universelle. Il y a les actants et il y a les rôles. Chaque rôle doit être interprété par un actant, explicite ou implicite. L'accord exprime soit une compatibilité entre un rôle et un acteur, soit le partage de descriptions d'acteurs par des qualifications - non linéarité (par contraction-idempotence). Les verbes sont les rois, ils ont un régime qui dicte la présence d'actants ayant les rôles adéquats - ou leur présence implicite par un phénomène d'ellipse, qui est l'autre non linéarité (par affaiblissement-identité eng. thinning/weakening).

Dans la soupe des mots, les prédicats fixent les situations, et imposent leur régime. Les actants viennent se fixer sur leurs rôles qui jouent le rôle d'attracteurs.

Que la langue soit proche de la biologie ne devrait pas nous étonner.

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