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Comité civils : les voix d'en bas

Par Carlos de la Sierra

Le Front zapatiste de libération nationale, né à la suite de la IVe Déclaration de la forêt Lacandone, se veut un espace pacifique et civil, visant à promouvoir un débat national. Il ne se donne pas, « a priori », l'objectif de la prise du pouvoir, mais le « combat pour la démocratie et pour une nouvelle Constitution ».

La construction du Front zapatiste passe par la création des comités civils de dialogue, dont le but est de confronter des opinions concernant les problèmes du pays et d'élaborer des propositions pour les résoudre.

Selon Diego Garcia, membre de la Commission nationale de promotion du Front zapatiste de libération nationale (FZLN) et de l'Organisation urbaine populaire Emiliano Zapata (UPRE), les comités visent à investir la vie politique nationale d'une manière différente et à recueillir l'opinion de la société civile. Qui compose donc la société civile ? Il s'agit, selon D. Garcia de « la société organisée au sein d'associations, voire d'organisations politique0. Cependant, la société civile non organisée, comme les étudiants ou les mères de famille, participe de plus en plus à la vie publique du pays. L'objectif du front est de rendre cette vie publique plus représentative de la majorité de la population. La réponse de la société civile à l'initiative des zapatistes a été immédiate. Nous avons actuellement entre 300 et 350 comités civils de dialogue répartis sur l'ensemble du pays. Ils organisent des ateliers de réflexion et effectuent des tournées nationales. Il y a des réunions à peu près tous les 15 jours », a-t-il expliqué. Certains comités sont constitués de cinq personnes, d'autres regroupent jusqu'à des villages entiers, comme dans l'Etat de Veracruz ou dans celui de Oaxaca.

Les comités constituent des tribunes pluralistes, au sein desquelles les participants peuvent s'exprimer sans crainte. En impulsant la création de ces espaces de parole, le FZLN constitue une « silhouette qui comble un vide ». En effet, le Front offre une structure nationale à des mouvements dont la base était jusqu'à maintenant exclusivement régionale, ce qui les rendait d'autant plus vulnérables à la répression.

Il est naturel que le FZLN et les comités aient eu plus d'impact dans la capitale qu'ailleurs car il s'agit du centre névralgique du gouvernement et de la gauche. Le Front se heurte à un problème de taille : « Comment interpeller et recueillir les opinions des petites gens, de ceux qui ne parlent pas. » Il faut bien dire, qu'à l'exception d'un cercle restreint d'intellectuels et de certains secteurs de la classe moyenne, les attributions et les fonctions du FZLN ne sont pas claires dans les esprits. Dans les couches populaires surtout, on confond le Front avec l'Armée zapatiste de libération nationale (EZLN).

Ces discussions à la base sont censées déboucher sur un grand dialogue national réunissant l'ensemble de la société civile, depuis le patronat jusqu'aux Indiens, en passant par l'Eglise. Une première étape sera le Congrès national pour la paix, prévu pour janvier 1997, à Mexico.


Encadré

Guerre contre dialogue
Volcans, numéro 24/numéro 9

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